Comment se rendre compte qu’il s’agit d’une dépression et pas seulement un coup de blues ou d’un coup de cafard..et comment y remédier??
Cette pathologie qu’on appelle Burn out ou Dépression est différente de la simple tristesse, ou d’un coup de déprime ou d’une mélancolie. La personne concernée ne peut se réjouir de quoi que ce soit, ne sait plus si elle doit se lever, rester couchée en tout cas, elle est incapable d’affronter une nouvelle journée : elle ne ressent plus rien, plus de plaisir et toutes ces émotions positives sont évanouies.
Les signes avant coureurs :
d’après Jérome Palazzolo, psychiatre et psychothérapeute nous parle de 5 signes avant coureurs :
- l’humeur dépressive, ou une « tristesse pathologique » avec une douleur morale importante : aucun intérêt ou plaisir à n’importe quelle activité accompagné de crise de larmes, d’hyper-émotivité ou au contraire plus aucune émotion
- l’anxiété : constante avec une peur et une tension quasi permanente quelque soit la situation de vie
- un sentiment de culpabilité, d’auto-dévaluation, une perte de concentration ou des difficultés à penser et à prendre une décision
- des pensées suicidaires : idées noires, pensées de mort
- et en dernier lieu et pas des moindres : les symptômes physiques : fatigue, perte d’énergie, douleurs, céphalées, insomnies ou hypersomnies. En bref, la vie quotidienne devient épuisante pour une personne dépressive.
Ces signes s’accompagnent d’une souffrance marquée ou d’une altération de la vie sociétale ou professionnelle. Les reproches ou conseils sont inutiles.
Il ne faut pas prendre ces symptômes à la légère et consulter un professionnel de la santé mentale. La traversée du désert n’est pas facile et dans bien des cas, c’est une maladie dont on guérit.
L’art thérapeute, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, va pouvoir accompagner les personnes dépressives en leur redonnant confiance en eux par l’intermédiaire de la matière et de la création artistique : toute respiration nécessite une inspiration et le jeu va pouvoir remettre en mouvement ces personnes qui s’auto-dévalorisent.
C’est une avancée à petits pas, suivant son rythme propre dans un cadre sécurisant et bienveillant, sans jugement, qui permettra de sortir la « tête de l’eau », de mieux se connaître et de retrouver une vision adaptée de soi-même, de ses capacités et du monde qui nous entoure.
C’est à partir des émotions qu’il est possible de mettre en évidence les pensées pessimistes dysfonctionnelles, de les analyser pour les réévaluer par rapport à la pensée automatique. La fiche de « Beck » du psychiatre Aaron Beck permet de rationnaliser l’approche que l’on peut en avoir et améliorer l’humeur par rapport à une situation donnée. Le fait de penser « positif » nous permet de surmonter les difficultés et bonne nouvelle : l’art thérapie nous permet de trouver ses propres solutions et d’avoir une vision de soi et du monde plus en adéquation avec ses valeurs.
Mon rôle en tant qu’art thérapeute est d’accompagner la personne afin qu’elle retrouve dans son intimité l’élan vital, faire bouger ce qui bloque. Je ne fais pas d’interprétation sur la création. Je suis légèrement en recul mais à ses côtés, à son écoute pour lui laisser toute sa place et ne pas l’influencer.
La création est une parenthèse qui permet de s’évader : cette évasion permet d’ouvrir la porte à l’inconscient qui est mobilisé et c’est à ce moment là où toutes les émotions se réveillent. Cela peut se faire en séance mais également après une séance où des prises de conscience ont lieu, des tensions sont soulagées et des solutions peuvent émerger.